Sur Les Traces D'un Nomade 2
Abdou Elaidi
Sur les traces d'un homme
suite
2
...
Des lumières venant du nord s'approchaient du campement, précédés du bruit de machines infernales. Des hommes blancs habillés de vert sautèrent de leurs camions et séparèrent les hommes et les femmes.
Les jeunes hommes de la tribu furent embarqués vers un destin inconnu.
Absence de lune, étoiles filantes, odeurs de poudre à canon .... Silence. !
Chante la voix...
« آلله يخليك يا راس العين ، ما دار فيك الرايس نب علال .»
Une photographie Prometteuse
صورق التعريف للمستقبل
Nous sommes cinq enfants à peu près du même age.
Adossé à un mur , parmi d'autres sous un soleil de plomb, j'attends une séance de photo obligatoire.
A vrai dire, je ne sais pas ce que cela veut dire.
Une photo... Obligatoire.
L'homme à la blouse blanche me demande de prendre place sur un petit tabouret, plus haut que moi, et se met derrière, m'oriente la tête d'un coup sec, avec ses deux mains-gans blanc, en direction de sa boîte noir. « On ne bouge plus. ».me dit-il. Court vers sa boîte-magie, se couvre la tête d'un voile noir, me fait signe de main droite. Et, un autre, « On bouge..»
Tout ça dans ma lange, amère !.« يا ميييي ».
Tout ça dans un arbre parfaitement articulé. Une fumée à odeur acre, à peine visible, apparaît au-dessus de sa tête de mère à lui.
L'homme reprend son souffle et plonge le de papier sorti de sa boîte voile-noir, je suis noyé dans un seau, le papier.
Quelques instants après il le retire du premier seau pour le faire subir le même sort dans un deuxième, un sourire se dessine sur son visage, et voilà encore une troisième fois, plongé dans un autre liquide, je dis en langage, local, « هذا سوسي »،؟ », c'est un soussi ! Le mot, veut-dire, Sorcier. Il le secoue et l'expose au soleil brûlant. Vite fait,vite seC.° 45° à l'ombre.
Alors ! L'homme se dirige, me regarde, avec son bout de papier qu'il montre à moi seul, en me disant « Tu vois, ça c'est Toi, oui, oui, c'est toi !.», « regarde bien !», je vois un visage autre-que-moi !!! ( dans une autre main il tenait un miroir, cadre plastique, moi, « oui, c'est, lui-même». « هذا هم انا !!! كمارتي . ».
Effectivement, le visage humain figé sur le carton durci ressemble beaucoup à celui du miroir, enfin à moi, lui-même... du mien. Et, se penchant à mon oreille, il susurre « tu sais, avec ça, tu peux aller loin, très loin. Allez, va au bureau et montre leur ton visage-photo.»
En, Nour-Blancs.
à suivre...
À mes amis de mon village natal.
Cheikh Hakmi
Jil Mhan
Abdelkader Bentayeb
© Abdou Elaidi